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Dans la famille Agde, rompre la monotonie…

Alors que Monsieur l’Œil s’adapte à la situation, attaquant dés 6h du matin pendant que mademoiselle dort… Madame profite de cet “espace-temps” pour gribouiller, scribouiller et compiler humeurs et anecdotes glanées ici et là…au delà de sa clôture, des écrans et des discussions familiales…

Récit de Madame,

Prise au piège dans sa maison, Madame Papilles voit sa vie quotidienne changer de rythme : télétravail, deux ou trois petits remontages de bretelles à ses fils qui ne tiennent plus en place, jardinage, lessives, séance de fitness en ligne, découpage de masques anti-virus dans de vieux draps à donner à la voisine couturière… Les jours passent mais elle craint de se retrouver emportée par la lassitude alors elle ruse afin de rompre avec les nouvelles habitudes. D’ailleurs ce jour là, elle décide d’appliquer l’idée du plat surgelé surprise. Qu’es aquò ?  Il s’agit de congeler une de vos créations culinaires dans un récipient opaque. Au moment de la dégustation c’est la surprise ! Vous pouvez aussi bien tomber sur une tambouille dont l’odeur rappelle le fumé des chaussures d’un adolescent de 15 ans, ou alors c’est le meilleur ragoût d’escoubilles du monde.

Le lendemain, elle écrira une lettre sur du beau papier parfumé et elle imprimera son autorisation de sortie pour aller glisser son courrier dans une de ces boîtes aux lettres jaunes de la poste…

Il a 98 ans. Il ne sait plus pourquoi ni comment il est encore en vie. Il passe ses journées à dire « Et bé, ma foi… ». Sa bien aimée l’a quitté depuis une éternité lui semble-t-il. Elle qui était si solide. Une aide soignante de la maison de retraite s’approche de lui. Elle est douce et souriante : « vous avez une lettre Monsieur Patience. Souhaitez-vous que je vous la lise ? » Il n’entend pas bien mais elle parle fort tout en restant bienveillante. Il lui fait signe de commencer la lecture.

« Papi, cest moi, celle que tu appelles Joséphine Baker. Tu ne dois pas vraiment comprendre pourquoi je ne viens plus te voir les mardis et jeudis après-midi. Je ne peux pas être là mais ne tinquiètes pas tu me verras très bientôt. Sil te plaît, promets moi de ne pas moublier. De toute façon, je sais que lorsquon se retrouvera, il te suffira de regarder mes yeux et tu sauras que je suis ta Joséphine. Prends soin de toi et surtout ne restes pas seul et passes du temps avec ceux qui plaisantent comme toi. Ta petite fille qui taime. »

Suite à cette lecture succède le silence. Puis, le grand-père sourit… « Ha !.. Ces jeunes alors ! »

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